jeudi 10 octobre 2013

végétation privative qui suinte et intermède médiéval

 (karaoke-snack de Kita-senjû, un soir de semaine)
 
Pas beaucoup de mises à jour en ce moment, il faut dire que tous les crétins semblent s'être passé le mot pour fermer leur blog ou le laisser en friche depuis 1910, ce qui n'est certainement pas plus mal vue la laideur infâme de leur prose (et accessoirement de leur visage). Ah, tiens, on me souffle que le Tokyo blog vient de rouvrir, allons voir ça... Je tombe direct là-dessus : "La végétation privative qui suinte dans le domaine public est l'élément clé du contentement des rues banales."
D'accord !  (笑)

Le blog de Rob'Trick, quant à lui, continue son petit bonhomme de chemin dans le champ infini du bon gros DQN à prétentions sociologiques... Mais qu'attendre d'autre que d'exécrable d'un type qui avoue (et visiblement c'est du pur premier degré) écouter ce genre de musique : http://lejaponderobertpatrick.blogspot.jp/2013/01/playlist.html ? Mon cher Rob'Trick, aux démystificateurs en carton qui règlent leur entreprise de critique sur les plus usés et les plus rances des mythes en cours, je serais tenté de préférer les théologiens... qui eux au moins ont le mérite d'avouer sans façon leurs petits absolus. Pourtant, en cherchant bien, dans les commentaires précisément, on peut glaner de sympathiques petites choses sur son blog, lisez plutôt :  


 Anonyme a dit...


oï, je me délecte de ton post, c'est un réel plaisir à lire. J'apprécie particulièrement quand tu écris sur la vie nocturne tokyoite ( enfin, TA vie nocturne tokyoite, car la mienne, lors de mes innombrables visa 3 mois, me mène dans des endroits toujours anachroniques, c'est presque une malédiction ! Je tombe toujours dans des cafés bizarres de kitasenju ou des shitamachi - et à Osaka, toujours Juso. Le temps semble s'y être arrêté, des obachans que tout le monde appelle oneechan essayent de me rouler des pelles et de m'inviter dieu sait ou. Pas de chair fraiche, et la musique, c'est un peu de tout, mais j'ai appris à connaître et apprécier les 70's, du genre aki yashiro, abe shizue, Ohta hiromi etc... Mais la musique est svt insupportable, genre hotei tomoyasu, ou des vieux truc de momusu. Je me demande bien pq je tombe toujours dans ce genre d'endroit. Les chicots, l'atmosphère passée, le bouge quoi! Je m'attends toujours à ca que sasori entre...Si Brueghel avait pu peindre ça, il l'aurait fait... En même temps, je pense que c'est moins superficiel car c'est un monde nocturne d'avant 109/enjokousai, quand les gens sont bourrés, ils le sont comme des coréens, sans aucune retenue.)
Ha ha, Rob'Trick ne mérite pas (certains de) ses lecteurs !
J'en parle à un bon pote et lui copie/colle illico le message, il me répond :

Il faudra qu'il me les montre ces fameux endroits déglingos, car pas plus tard qu'il y a une semaine environ je me suis retrouvé dans un des ses fameux スナックバー vers Otsuka , un truc qui s'appelait 'Belle De Jour' (rires) mais j'ai pas eu droit à ça...enfin si, y'avait une nana, genre 48 ans, beaux lolos que j'ai bien tripoté (elle se laissait faire) mais il aurait fallu virer les autres sbires du bar qui faisaient semblant d'accepter le gaijin venu déranger ses pénates, quoi... 

Je me faisais la réflexion, cet été, dans la charmante ville de Laon, en Picardie : un des problèmes, c'est que nous ne sommes pas (plus) assez médiévaux ; il faudrait à la fois plus de piété, de spiritualité, de vie contemplative, d'incalculable comme dirait ce grand pitre de Stiegler, et, à au moins égale mesure, plus de carnavalesque. Tenir ensemble les contradictoires. Se laisser colorer par la lumière traversant les vitraux, et parallèlement honorer le jeu, le bas corporel, le débordement, la convivialité, la débauche. La Grande Beuverie, le Gai Savoir ! Mais surtout pas ce dégueulasse esprit Canal, surtout pas ce "comique" moisi 1/3 ressentiment, 1/3 méchant, 1/3 misogyne, surtout pas cette sociologie de bazar, ce ricanement de non-dupes n'étant allés nulle part et revenus de tout, ces jérémiades bien-pensantes, ces postures de surplomb, tout ce qui est sur-représenté dans les écrits en ligne sur le Japon.
Ce n'est pourtant pas une fatalité : les deux petits textes ci-dessus dévoilent un visage souvent caché de Tokyo (la queue de comète d'une certaine époque Edo ? voire), le Tokyo pas si fréquent, franchement résiduel même, des bouges crados, déglingués, bruyants, charnels, jouisseurs, qui fait penser aux livres de Jehan Bodel, de Villon, au monde des tavernes où les buveurs "s'en vont nu comme une beste" (Rutebeuf) et... c'est mieux, non ?

Rob'Inet




mardi 30 avril 2013

Labeur Putrique vous apprend le japonais ! (3)


Bon les boloss j'espère que vous aimez le purin !!! Parce qu'aujourd'hui c'est GIGA PURIN !!
avec votre éternel Labeur Putrique. Prochaine leçon : les kanji fantômes 


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LEÇON 3 : GIGA PURIN
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durée de la leçon : un peu plus de 30 heures
niveau : faux-débutants
matériel pédagogique : une vidéo youtube
compétences linguistiques visées : devenir fou
points grammaticaux étudiés : revisions du purin
input culturel : la fosse à purin

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AMORCE DE LA LEÇON
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L'apprenant visionnera une fois le clip vidéo de la chanson
"Giga purin" (litt. "le giga purin").
En voici l'adresse URL actuelle :
https://www.youtube.com/watch?v=7LKHpM1UeDA&playnext=1&list=PLF3E2F964DE5913EF

Party !
L'enseignant distribuera alors le texte de la chanson, agrémenté si nécessaire de transcriptions furigana ou rômaji :

プリプリンプリプリンすごくでっかいギガプリンプリプリンプリプリン今日パーティギガプリンプリプリンプリプリンでかくてハッピー ギガプリンプリプリプリプリギガプリンみんなたべようギガプリン

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QUESTIONS DE COMPREHENSION
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Vrai ou faux ? Justifiez.

Dans cette chanson...
1) le purin c'est délicieux.
2) le purin se mange la tête.
3) il est super gros.
4) c'est un peu la fête aujourd'hui.

(réponses : V - V - V - V)

L'exercice terminé, il est envisageable de visionner la vidéo deux fois. La première fois : lecture silencieuse du texte. La deuxième fois : exercice de shadowing.
Exceptionnellement on laisse tomber les exercices de réemploi et tout le bordel.

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INPUT CULTUREL
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« Celui dont les narines sont tournées vers le ciel tombera dans une fosse à プリン. » (proverbe japonais)

 

nos lecteurs auront reconnu dans ce billet (ainsi que tous ceux regroupés dans la rubrique "cours de japonais") un hommage vibrant au site http://rpjaponais.blogspot.jp/   


"Ce mot de thé m'accabla"

 fautes de goût

Il est parfois pénible de voir M. Stéphane Barbery se démener laborieusement (et longuement) à sauver la cérémonie du thé de ce qu'il met pourtant bien en évidence : c'est sec, guindé, sectaire, en définitive plutôt comique, à l'instar du kimono dont le vieux Bergson avait réglé le compte. "La volupté, la jubilation, le confort, l’affection, le sourire, l’accueil du sourire sur son visage, l’accueil du sourire sur le visage de l’autre, ces sensations solaires font partie de la voie du thé", écrit M. Stéphane Barbery, eh bien non, désolé, c'est même tout le contraire, et vous le savez bien !

Allez, pour se sortir un peu de ces fantasmes, et oublier ce ton, un petit extrait d'Oreiller d'herbes, de Sôseki :

- Mon père a une passion pour les objets anciens. Il en a toute une collection. Je lui en parlerai et il vous invitera à prendre le thé.

     Ce mot de thé m'accabla. Il n'y a pas, en notre monde, d'hommes plus prétentieux que les amateurs de thé. Ils délimitent leur territoire exigu dans le vaste univers poétique et s'y recroquevillent avec une extrême vanité, avec une extrême componction, avec une extrême mesquinerie, sans autre nécessité que de boire de l'écume et de se congratuler. Si ces règles vétilleuses contenaient un certain raffinement, ces amateurs suffoqueraient de raffinement dans les régiments de corps d'élite. Toute cette piétaille qui avance à coups de "demi-tour droite !" et de "en avant marche !" ferait une excellente troupe de grands maîtres du thé. C'étaient des commerçants et des bourgeois qui, n'ayant pas reçu d'éducation et manquant de goût, n'avaient pas la moindre idée d'acquérir du raffinement et s'étaient contentés d'appliquer au pied de la lettre des règles en vigueur depuis Rikyû, en se disant que c'étaient en elle que consistait le raffinement : il faut donc voir en eux une caricature des véritables êtres raffinés.


Rob'

jeudi 3 janvier 2013

Le Sollers Hunter ! (par Robinet)


Sur le site pileface.com, consacré au gros Sollers, on trouve de bien curieuses choses, parfois !
La preuve, ce texte savoureux.
Serait-ce un inédit du GH ? de Michaël F., complètement torché ? de Berloul peut-être ?
Allez savoir...
En tout cas, voilà un bien beau morceau de bravoure, une fusion étonnante de l'univers du GH et du style de Sollers (en un peu plus relâché). J'encourage l'auteur à persévérer dans cette voie.



l’Ete I
L’ete d’hier,le jour devant la nuit qui le signe de sa noire clarte.Scarlatti pour la premiere fois. HAJIMETE. D’avalanche s en mains derriere son cerveau d’Europeen,musicien,il se relance dans l’esprit qui lui convient. Je l’ai ecoute une minute ,l’ecoutant pour plus tard. Quelle est la couleur de I. Reveil,pizza tiede mangee a cote d’un Japonais dechire.Douche,je m’essuie,je mets une chemise noire,casquette bleue,lunettes nettes,violettes. La veille,j’avais recu un message du mont fuji........ Dehors une braise humide me grille le dos,je marche vers la station.En avance,j’attends assis a boire un cola glace. Deux gazelles arrivent,40 ans ,20 +20,bronzees ,les seins secs et durs.l’une a de la poudre lilas sur les yeux.Elles s’assoient,parlent fort,mangent...... A ma droite une lyceenne brune avec une robe sur pantalon jean bleu.Ma preferee pour l’instant,meme si je jette des coups d’oeil au lilas et seins dores par le vent.Juste a cote,une mere qui fume trop.Pas d’interet.Puisque inquiete et fumante. Devant une autre jeune de 23 ans,bronzee,mais qui ne mange pas ses frites. Quelques quatre-vingt minutes passent.Il faut que j’yaille.
J’ai rendez-vous avec une fille que je ne connais pas.Elle s’apelle Kumi,28 ans.J’arrive,tout de suite decu par tout.Sa peau,sa silhouette surtout,elle porte des baskets,ca faisait longtemps.
Mais bon je suis la,je continue.On va attendre le bus,on le prend,on va au parque. Ca va va mieux,je touche son bras,ses genoux.On arrive.Le vent dehors,on marche dans ce vent et je vois un carre fait dans une allee de verre et devant surtout le Pacifique.Les oiseaux,les mouettes,les flots au loin.l’ecume de la mer ........
Tout de suite on marche dans les allees du parque,moi cherchant l’ombre,elle me pose des questions.Je reponds a tout.Nous nous asseyons,je l’embrasse,elle a une haleine de cigarette.Ca faisait si longtemps,depuis que j’ai quitte la France et sa connerie,et ses filles qui sentent la cigarette .
Je m’etais habitue aux Jamaicaines,Africaines,semi indiennes,Algerienne en vacances.Somalienne,Coreenne,Jamaicaine encore et Japonaise enfin.
J’ai oublie les Francaises,leurs chattes.
On reparle.Je lui dit d’aller a l’hotel pour baiser.Elle se dit oui.Elle me parle mais a travers son radar.
On reprend le bus.A cote de nous un kimono fruite.Je la regarde.Devant une mere a lunette et son mari aux cheveux courts et leur enfant unique,une petite fille aux boucles chatains. je prends un regard moral,continue de parler a kumi,lui disant qu’on va baiser dans une vingtaine de minutes .

source :
http://www.pileface.com/sollers/imprime_breve.php3?id_breve=1490&var_mode=recalcul 
En remontant un petit peu la page, on trouve les commentaires d'un certain Tokyo, qui semble être l'auteur du texte ci-dessus (même style, même absence d'accentuation, mêmes problèmes de ponctuation) :

Je vais vous parler de mon espace. Je vous ecris d’ une ambassade.Laquelle ?Laissons- la cette question. Mais ici dans un tiroir,la poesie de Rimbaud.Au sous-sol,les sermons de Maitre Eckhart,chez moi,Heidegger.Ici et en bas,accessibilite directe.Je rentre chez moi,je lis Heidegger. Je vis a Tokyo,mais a Osaka j’ai des livres aussi.Sun Tzu,Saint-Augustin,Kafka et la Bible
! ! !

Ça claque, non ? Poésie, philo, pensée chinoise, théologie, sexe, musique, tout en même temps ou presque : en voilà un qui n'a pas froid aux yeux.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

Robinet, dénicheur de talents.

vendredi 28 décembre 2012

Labeur Putrique vous apprend le japonais ! (2)

Devant le succès de la première leçon, Labeur Putrique enchaîne avec un cours qui, n'en doutons pas, sera utile à un grand nombre de lecteurs. Prochaine leçon : giga purin.



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LEÇON 2 : LA CALVITIE
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durée de la leçon : environ 50 minutes
niveau : faux-débutants
matériel pédagogique : une vidéo youtube, le texte de la chanson "Hage no uta"
compétences linguistiques visées : se moquer gentiment des chauves, appréhender
avec humour le phénomène de la calvitie
points grammaticaux étudiés : revisions des enclitiques, expression de la demande et du désir
input culturel : le business de la calvitie au Japon

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AMORCE DE LA LEÇON
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L'apprenant visionnera plusieurs fois le clip vidéo de la chanson
"Hage no uta" (litt. "la chanson des chauves").
En voici l'adresse URL actuelle :

http://www.youtube.com/watch?v=_sGFlcguZDw



L'enseignant demandera combien de mots ont été isolés et
s'attendra certainement avoir pour réponse "kaminoke" [kami no ké]
(=les cheveux), atama (=la tête), yume [you-mé] (=le rêve).
L'enseignant distribuera alors le texte de la chanson, agrémenté si
nécessaire de transcriptions furigana ou rômaji :

あなたは髪の毛ありますか anata ha kaminoke arimasu ka
はげはげ こんなのや~だ hage hage konnano ya da
髪の毛消え去っていく kaminoke kiesatte iku
はげはげはげは~ hagehagehageha

あなた~の髪の毛くれますか?anata no kaminoke kuremasu ka
はげはげこんなのやだ hage hage konnano ya da
僕たち髪の毛無い bokutachi kaminoke nai
あなたの髪ほしい anata no kami hoshii
それを僕の頭に植えつけ sore wo boku no atama ni uetsuke
くしでとかすのが夢 kushi de tokasuno ga yume
はげはげはげはげは~  hagehagehagehageha

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QUESTIONS DE COMPREHENSION
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Vrai ou faux ? Justifiez.

Dans cette chanson...
1) les chauves envient ceux qui possèdent (encore) des cheveux.
2) les chauves désirent se peigner.
3) les chauves désirent implanter les cheveux des non-chauves sur leur
chef dégarni.
4) le propos est métaphorique : les chauves sont à col roulé et les
cheveux représentent le mons veneri.

(réponses : V - V - V - On ne sait pas)

L'exercice terminé, il est envisageable de visionner la vidéo deux
fois. La première fois : lecture silencieuse du texte. La deuxième
fois : exercice de shadowing.

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VOCABULAIRE ET GRAMMAIRE
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anata = vous
kaminoke [kami no ké] = les cheveux
L'enclitique ha indique le thème de la phrase et le ka final l'interrogation.
L'enseignant demandera une traduction à l'apprenant, qui pourrait être :
"avez-vous des cheveux ?"

hage [ha-gué] = la calvitie, chauve
konnano [kon'-na no] = pareil(le), semblable, cette sorte, ce genre
iya = mauvais, détestable, déplaisant
Traduction littérale proposée : "La calvitie, une telle chose est détestable".

Exercice de réemploi : l'apprenant remplacera "hage" par le mot de son choix.

kiesatte iku [kiésat-te i-kou] = disparaître, partir
Traductions proposées : "Mes cheveux disparaissent", "mes tifs mettent les bouts".

anata no = le no indique la possession, "anata no" se rapprochant par
là des adjectifs possessifs "votre, vos".
kuremasu [kou-lé-mas'] = forme potentielle du verbe kureru [kou-lé-lou],
"donner". Comme vu précédemment, le ka indique l'interrogation. Cette
forme est également utilisée pour les demandes.
Traduction : Pouvez-vous me donner vos cheveux ?

L'enseignant procédera à quelques mises en situation.

bokutachi [bo-kou-ta-tchi] = "tachi" indique le pluriel, "boku" signifie
"moi, je" -> "nous".
nai [na-ï] = indique la négation.
Traduction : "nous n'avons pas de cheveux". À noter : les enclitiques
ont disparu, comme cela se remarque souvent à l'oral. (forme correcte
: bokutachi ha kaminoke ga nai).

hoshii ['ho-shi-i]= désirer, vouloir. Le sujet est sous-entendu.
"Nous voulons tes cheveux".

L'enseignant procédera à quelques mises en situation, en utilisant par
exemple le vocabulaire de la leçon 1.

sore [so-lé] = "ça", pour "tes cheveux".
uetsuke [ué-tsou-ké] = vient de uetsukeru [ué-tsou-ké-lou], "planter,
repiquer, implanter". Il s'agit de la forme impérative informelle,
indiquant un ordre vif.

kushi [kou-shi] = "peigne". Le "de" [dé] indique le complément
circonstanciel de moyen.
tokasu [to-ka-sou] = "se peigner". "no ga" pourrait se traduire par "le fait de".
yume [you-mé] = "rêve".
"On rêve de se peigner", "nous peigner est notre rêve" (et non pas "nous pogner", onani suru
[o-na-ni sou-lou] ou bien, plus élégant, senzuri suru [Seine-zouli sou-lou]).

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VOCABULAIRE ADDITIONNEL
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hanage ['ha-na-gué] = les poils du nez
chinge [tchin-gué] = les poils de bite
shirige [shi-li-gué] = les poils des fesses
mange [man'-gué] = les poils de chatte
chichige [tchi-tchi-gué] = les poils des seins

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INPUT CULTUREL
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"L'industrie de la perruque, ça rapporte gros, je te le dis, moi. (...)
Tu l'ignore peut-être, mais une perruque ne peut se garder que deux ou trois ans, pas plus.
Celles que l'on fabrique maintenant sont extrêmement fragiles, et s'abîment très vite.
Comme une perruque tient directement sur la peau du crâne, les cheveux naturels juste
en dessous tombent encore plus vite, et en général il faut changer au bout de deux ans pour un modèle plus adhérant. Et imagine qu'un jour tu en portes une. Au bout de deux ans, tu constates qu'elle est usée, mais est-ce que tu vas te dire : "Bon, à partir de demain, je vais au bureau sans perruque (...)" ?
 - Sans doute pas.
- Ben non, bien sûr. Ce qui veut dire que quand on commence à mettre une perruque, on est condamné à en porter à vie."

Extrait des Chroniques de l'oiseau à ressort de Haruki Murakami
(Je ne comprends pas pourquoi ce titre fait sourire le Chasseur...)

mercredi 19 décembre 2012

Kimono, rire et mécanique (par Robinet)

 (je sens que cette image va plaire au Chasseur...)


Lu un excellent article dans le Monde (comme quoi) :

http://www.lemonde.fr/style/article/2012/12/18/la-barbe-ne-fait-pas-le-philosophe-mais-le-comique-de-la-mode-si_1807631_1575563.html


L'article reprend l'analyse bergsonienne bien connue du rire comme rappel à l'ordre (à la vie, à l'improvisation créatrice) là où du mécanique est plaqué sur du vivant, pour l'appliquer à la mode :


"(...) cette vision du mécanique et du vivant insérés l'un dans l'autre nous fait obliquer vers l'image plus vague d'une raideur quelconque appliquée sur la mobilité de la vie, s'essayant maladroitement à en suivre les lignes et à en contrefaire la souplesse. On devine alors combien il sera facile à un vêtement de devenir ridicule", poursuit Bergson*. Pour illustrer ces propos, viennent immédiatement à l'esprit ces pantalons trop baggy ou ces robes exagérément cintrées qui font s'apparenter les silhouettes de ceux qui les portent à celles de pantins, bouffons, clowns, pingouins, poupées, "mannequins" (c'est-à-dire au premier sens du mot : imitations artificielles – de cire, de paille, de plâtre – de la figure humaine). Puis un doute nous saisit : et si ces exceptions étaient la règle ?! Si n'importe quel article de mode était doté d'un potentiel comique ? Car tout vêtement, tout accessoire, toute "tenue" nous fige et nous artificialise un peu. Ainsi, "on pourrait presque dire que toute mode est risible par quelque côté", continue Bergson.

Wesh bout d'bois ! Voilà qui est bien dit. 


Alors la mode, oui bien sûr, ça m'a toujours semblé répugnant, ces poses, ces mines, ce sérieux.


Pourtant, j'avais en tête en lisant le papier un tout autre exemple ; non pas les pantalons baggy, les chaussures à talon, les jeans "slim" mais plutôt, n'est-ce pas, le kimono qui, ne cherchant même pas à imiter la souplesse de la vie, transforme toute personne en lapin Duracell plus ou moins bossu, affichant un symbolisme un peu ridicule... et, qui devient en fin de compte inélégant par trop rigide, chargé et prétentieux, dans un pays qui prône souvent, au contraire, les vertus de la simplicité (wabi-sabi, iki, esthétique zen etc., je ne vais pas faire mon Barbery).


(cela dit, c'est un vêtement qui doit plaire aux quelques blogueurs phallocrates qui me lisent, je ne cite personne : en kimono, autonomie zéro, et impossible pour une femme d'aller bien loin)


Merci au vieux Bergson, et à Sophie Chassat, l'auteur de l'article. Je comprends mieux maintenant ce qui m'a toujours semblé risible dans cette esthétique ultra-guindée, dans ce vêtement si raffiné, si prout-prout,  que seul Michaux avait su mettre en lumière, en parlant des geisha bossues à la poitrine comprimée, si je me souviens bien, dans Un Barbare en Asie, ce livre d'une réjouissante mauvaise foi qu'il est bon de relire de temps en temps, en cas d'indigestion de tatami.


et vive le áo dài ;-)

vendredi 14 décembre 2012

Labeur Putrique vous apprend le japonais !


La blogosphère, ainsi que les théoriciens de l'apprentissage des langues, peuvent dire merci !
Un cours inédit proposé par Pr. Labeur Putrique, directeur d'école de bio-sédimentation à Moustachi-Fépacho, également professeur de japonais à l'université pour filles de Ooookayama, récemment intégré à l'équipe (réduite : LCG et Rob') du Chasseur Gaijin !
Prochaine leçon : la calvitie.

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LECON 1
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durée de la leçon : environ 30 minutes
niveau : faux-débutant
matériel pédagogique : vidéo de la chasse d'eau pour enfant,
disponible gratuitement sur le site youtube.com
compétences linguistiques visées : parler du caca, acquérir le
vocabulaire relatif aux toilettes
principaux points grammaticaux étudiés : les verbes au passé, à
l'impératif, révision des adjectifs, l'omission des enclitiques dans
le langage oral
input culturel : le rapport des Japonais à la scatologie

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AMORCE DE LA LECON
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L'apprenant visionnera deux fois la vidéo promotionnelle (?) suivante
: "Kodomo ga norinori de unko suru dôga" (trad. lit. "Vidéo de
l'enfant qui fait caca surexcité"). L'adresse URL actuelle est :

http://www.youtube.com/watch?v=euFl2Ghyj7M

L'apprenant prendra soin de noter les mots qu'il connaît déjà.

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QUESTIONS DE COMPREHENSION
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Vrai ou faux ? Justifiez.

1) L'enfant fait pipi.

2) La machine se moque de lui.

3) L'enfant a la diarrhée.

4) L'enfant ne comprend pas le fonctionnement de la machine.

5) La jeune fille apparaissant vers 0:40 est une manifestation de
l'imaginaire malade du créateur de cette vidéo.

(réponses : F / F / F / F / V)

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VOCABULAIRE ET GRAMMAIRE
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L'apprenant peut maintenant prendre connaissance du vocabulaire.

L'enfant commence par hurler "toire toire toire" :

- toire [to-i-lé] = les toilettes.
On peut traduire cette série par "toilettes toilettes toilettes!",
voire "aux toilettes, aux toilettes, aux toilettes !".

La machine pose la question : "oshikko ka na... unchi ka na ?"

- oshikko [o-shik-ko] = le pipi
- unchi [oun-tchi] = le caca
(mots appartenant au vocabulaire enfantin)

N.B. : le un de unchi serait une onomatopée, exprimant la poussée.
便強になりましたか? ;-)

le "ka" marque l'interrogation, et le "na" sert à renforcer
légèrement la question (à l'oral uniquement).
La traduction serait donc : "C'est du pipi... ou du caca ?"

Deux autres phrases prononcées par la machine sont :

"aoi botan oshite" / "akai botan oshite"

- aoi [a-o-i] = bleu
- akai [a-ka-i] = rouge
- botan [bo-tan'] = bouton (transcription phonétique de l'anglais "button")
- oshite [o-sh(i)-té] = forme impérative (familière) du verbe "osu", appuyer.
Traduction : "appuie sur le bouton bleu/rouge"

Le leitmotiv de l'enfant est "unchi deta", dont nous allons analyser le sens.

- deta [d'État] = verbe "deru" (partir, sortir) au passé.

Unchi est le sujet du verbe. La forme correcte serait "Unchi _ga_
deta
", mais à l'oral, il est possible d'omettre l'enclitique "ga".
On pourrait traduire par "la crotte est sortie", voire "j'ai chié".

La scène se termine par une parole de la machine, qui dit "Gambatta ne".

- gambatta [gam'bat-ta] : verbe "gambaru" (faire des efforts,
persévérer) au passé.

Le "ne" sert à renforcer le sens.
À noter : le sujet n'est pas exprimé, il est sous-entendu,
comme cela se remarque très souvent en japonais.

Traduction : "tu as fait du bon travail !". (variantes : "C'est du bon boulot" / "Bien ouèj gros !")

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VOCABULAIRE ADDITIONNEL
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- kômon [koo-mon'] = l'anus. J'ai mal à l'anus : "kômon ga itai"
[koo-mon' ga i-ta-ï]
Peut également signifier (avec des caractères chinois différents) "la
porte de l'école".

Exercice :
Traduisez en japonais : "Rendez-vous à la porte de l'école à 18
heures"/"On se voit dans ton cul à 18 heures".
(réponse : "jû-hachi ji ni kômon de aô" [djou 'hatchi dji ni koomon' dé aoo])

- ji [dji] = hémorroïdes.
- geri [gué-li] = la diarrhée
- bempi [bem-pi] = la constipation
- kayui [ka-you-ï] = ça me gratte
- kusai [kou-sa-ï] = ça sent mauvais.

En classe, l'enseignant demandera aux apprenants de faire quelques
exercices de réemploi, à l'oral.

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INPUT CULTUREL
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Cette vidéo pourrait sembler navrante à l'apprenant non-averti.
Il est donc nécessaire de préciser qu'au Japon la scatologie n'est en
rien taboue, bien au contraire. Petits et grands aiment le caca, qui
apparaît régulièrement dans la culture populaire (mangas, jeux vidéo -
l'enseignant pourra évoquer Dr. Slump et le jeu Toilet Kids)
mais aussi dans la culture plus traditionnelle (estampes, e-maki,
théâtre).
Au contraire, le cynisme même léger pourra mettre des Japonais
particulièrement mal à l'aise, dans une "nomikaï" (soirée arrosée) par exemple.

Pour approfondir : http://www.ou-pas.net/monpatron_atlas.htm.
"Le japonais aime donc aussi à se bourrer la tronche avec ses
camarades de bureau, en chantant comme une casserole des chansons de
chie (la musique japonaise est de facto un genre de l'humour
japonais), avant de regarder une émission ou l'on forcera un petit
maigre à manger des mouches mortes pendant qu'un gros sale lui lèche
les aisselles. A ce stade, une blague anodine déclenchera un bain de
sang très bref, mais très sanglant (et très baignant), on évitera de
se regarder les uns les autres en rentrant chez soi et chacun sera
d'accord pour dire que c'était une bonne soirée
."

lundi 10 décembre 2012

JE BANDE MON SESQUE !!!!


Vidéo faite par El Sushi, tu m'a bien fait bandé mon salaud !

Vivement qu'on aille à Ueno se chopper du gros velu !!
Robinet (qui est devenu co-rédac chef) me dit qu'il veux un article de toi, alors je transmets !

À plus sur Uranus,

Le Chasseur Gaijin

PS : RECHERCHE VIDÉO DU FILM "UN CHIEN DANS LA CHATTE"
RIEN DU TOUT SUR INTERNET, PFFFF
JE FAIT APPEL AUX LECTEUR DE CE BLOG POUR M'AIDER A RETROUVER CE FILM CULTE !!

dimanche 2 décembre 2012

lu dans le internet (par Robinet)

Les vies japonaises sauvées par le nucléaire !

Une découverte palmaire qui nous vient du site d'extrême-droite I like your style (en français : "j'aime bien ton style"). Un site hyper-haineux, qui indique d'emblée que sa rédaction "ne [veut] pas [notre] bien" : si je comprends bien ils se qualifient eux-mêmes de mauvais et nuisibles, et j'aurais tendance à les croire, sur ce coup.


Voici l'article :

http://ilikeyourstyle.net/2011/03/18/les-vies-japonaises-sauvees-par-le-nucleaire/

C'est pas très beau tout ça, et ça s'appelle l'idéologie.
On n'est plus exactement dans le même monde que les beaufs inoffensifs descendus dans le billet précédent.

Si le Japon de 1945 avait fait le choix du principe de précaution, il n’aurait jamais opté pour le nucléaire…. (...)
Concrètement, cela voudrait dire qu’il ne serait jamais devenu la seconde puissance capitaliste de la planète et que le tremblement de terre ainsi que le tsunami de 2011 auraient dévasté un pays en voie de développement, comme on dit, de la taille industrielle de l’actuel Mexique ou de la France des années 1950…. Plus prosaïquement encore, ça signifie qu’il n’y aurait aucun risque de catastrophe nucléaire à l’heure où je vous écris, pas davantage que dix ou vingt mille personnes ensevelies sous les décombres de leurs maisons mais un ou deux millions de morts, à l’ancienne, comme au temps d’avant le capitalisme et l’argent-roi, quand l’homme vivait en harmonie avec la nature au lieu de chercher à la dominer.

Voilà ce qui s'appelle penser !  Putain, le 18 mars 2011 en plus !
C'est de la bonne grosse warp zone argumentative tellement grossière qu'on pense à un canular pataphysique. Oh les concepts de bourrins, oh la mauvaise foi, oh l'absence de la plus petite décence.
Soral à côté c'est Jankélévitch.

Terminons par un commentaire lu sur la même page :

Ben moi je connais bien les Japonais et je n’ai aucun pincement au coeur en les voyant crever :)
Des ennemis même travailleurs restent des ennemis.
(ce ne sont pas nos 1ers ennemis mais quand même des grosses putes)
Je dois être un enculé MWUAHAHAHAHA mais je les fréquente/connais trop pour les admirer en aucune façon.

Posez-vous une seule question: pourquoi les Blancs ont autant de succès romantiquement dans ce pays ? Il doit bien y avoir une raison :) 

Et sans que personne, lecteur ou modérateur, y trouve à redire.
Vous avez bien gerbé ? Moi aussi. 

Allez, la musique.


Rob'