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LEÇON 2 : LA CALVITIE
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durée de la leçon : environ 50 minutes
niveau : faux-débutants
matériel pédagogique : une vidéo youtube, le texte de la chanson "Hage no uta"
compétences linguistiques visées : se moquer gentiment des chauves, appréhender
avec humour le phénomène de la calvitie
points grammaticaux étudiés : revisions des enclitiques, expression de la demande et du désir
input culturel : le business de la calvitie au Japon
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AMORCE DE LA LEÇON
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L'apprenant visionnera plusieurs fois le clip vidéo de la chanson
"Hage no uta" (litt. "la chanson des chauves").
En voici l'adresse URL actuelle :
http://www.youtube.com/watch?v=_sGFlcguZDw
L'enseignant demandera combien de mots ont été isolés et
s'attendra certainement avoir pour réponse "kaminoke" [kami no ké]
(=les cheveux), atama (=la tête), yume [you-mé] (=le rêve).
L'enseignant distribuera alors le texte de la chanson, agrémenté si
nécessaire de transcriptions furigana ou rômaji :
あなたは髪の毛ありますか anata ha kaminoke arimasu ka
はげはげ こんなのや~だ hage hage konnano ya da
髪の毛消え去っていく kaminoke kiesatte iku
はげはげはげは~ hagehagehageha
あなた~の髪の毛くれますか?anata no kaminoke kuremasu ka
はげはげこんなのやだ hage hage konnano ya da
僕たち髪の毛無い bokutachi kaminoke nai
あなたの髪ほしい anata no kami hoshii
それを僕の頭に植えつけ sore wo boku no atama ni uetsuke
くしでとかすのが夢 kushi de tokasuno ga yume
はげはげはげはげは~ hagehagehagehageha
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QUESTIONS DE COMPREHENSION
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Vrai ou faux ? Justifiez.
Dans cette chanson...
1) les chauves envient ceux qui possèdent (encore) des cheveux.
2) les chauves désirent se peigner.
3) les chauves désirent implanter les cheveux des non-chauves sur leur
chef dégarni.
4) le propos est métaphorique : les chauves sont à col roulé et les
cheveux représentent le mons veneri.
(réponses : V - V - V - On ne sait pas)
L'exercice terminé, il est envisageable de visionner la vidéo deux
fois. La première fois : lecture silencieuse du texte. La deuxième
fois : exercice de shadowing.
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VOCABULAIRE ET GRAMMAIRE
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anata = vous
kaminoke [kami no ké] = les cheveux
L'enclitique ha indique le thème de la phrase et le ka final l'interrogation.
L'enseignant demandera une traduction à l'apprenant, qui pourrait être :
"avez-vous des cheveux ?"
hage [ha-gué] = la calvitie, chauve
konnano [kon'-na no] = pareil(le), semblable, cette sorte, ce genre
iya = mauvais, détestable, déplaisant
Traduction littérale proposée : "La calvitie, une telle chose est détestable".
Exercice de réemploi : l'apprenant remplacera "hage" par le mot de son choix.
kiesatte iku [kiésat-te i-kou] = disparaître, partir
Traductions proposées : "Mes cheveux disparaissent", "mes tifs mettent les bouts".
anata no = le no indique la possession, "anata no" se rapprochant par
là des adjectifs possessifs "votre, vos".
kuremasu [kou-lé-mas'] = forme potentielle du verbe kureru [kou-lé-lou],
"donner". Comme vu précédemment, le ka indique l'interrogation. Cette
forme est également utilisée pour les demandes.
Traduction : Pouvez-vous me donner vos cheveux ?
L'enseignant procédera à quelques mises en situation.
bokutachi [bo-kou-ta-tchi] = "tachi" indique le pluriel, "boku" signifie
"moi, je" -> "nous".
nai [na-ï] = indique la négation.
Traduction : "nous n'avons pas de cheveux". À noter : les enclitiques
ont disparu, comme cela se remarque souvent à l'oral. (forme correcte
: bokutachi ha kaminoke ga nai).
hoshii ['ho-shi-i]= désirer, vouloir. Le sujet est sous-entendu.
"Nous voulons tes cheveux".
L'enseignant procédera à quelques mises en situation, en utilisant par
exemple le vocabulaire de la leçon 1.
sore [so-lé] = "ça", pour "tes cheveux".
uetsuke [ué-tsou-ké] = vient de uetsukeru [ué-tsou-ké-lou], "planter,
repiquer, implanter". Il s'agit de la forme impérative informelle,
indiquant un ordre vif.
kushi [kou-shi] = "peigne". Le "de" [dé] indique le complément
circonstanciel de moyen.
tokasu [to-ka-sou] = "se peigner". "no ga" pourrait se traduire par "le fait de".
yume [you-mé] = "rêve".
"On rêve de se peigner", "nous peigner est notre rêve" (et non pas "nous pogner", onani suru
[o-na-ni sou-lou] ou bien, plus élégant, senzuri suru [Seine-zouli sou-lou]).
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VOCABULAIRE ADDITIONNEL
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hanage ['ha-na-gué] = les poils du nez
chinge [tchin-gué] = les poils de bite
shirige [shi-li-gué] = les poils des fesses
mange [man'-gué] = les poils de chatte
chichige [tchi-tchi-gué] = les poils des seins
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INPUT CULTUREL
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"L'industrie de la perruque, ça rapporte gros, je te le dis, moi. (...)
Tu l'ignore peut-être, mais une perruque ne peut se garder que deux ou trois ans, pas plus.
Celles que l'on fabrique maintenant sont extrêmement fragiles, et s'abîment très vite.
Comme une perruque tient directement sur la peau du crâne, les cheveux naturels juste
en dessous tombent encore plus vite, et en général il faut changer au bout de deux ans pour un modèle plus adhérant. Et imagine qu'un jour tu en portes une. Au bout de deux ans, tu constates qu'elle est usée, mais est-ce que tu vas te dire : "Bon, à partir de demain, je vais au bureau sans perruque (...)" ?
- Sans doute pas.
- Ben non, bien sûr. Ce qui veut dire que quand on commence à mettre une perruque, on est condamné à en porter à vie."
Extrait des Chroniques de l'oiseau à ressort de Haruki Murakami
(Je ne comprends pas pourquoi ce titre fait sourire le Chasseur...)